Le chemin est une belle métaphore de la vie. Il y a un point de départ (quand on arrive) et un point d’arrivée (quand on repart). Ce chemin on le fait seul, à son rythme, mais on y fait aussi
de belles rencontres, d’un jour ou d’une vie. Il y a des hauts et des bas, des montées rudes dont on ne voit pas le bout et qui nous demandent beaucoup de courage et d’efforts, des descentes
semées d’embûches, de racines, de cailloux qui nous font parfois déraper voir chuter. Le chemin nous invite à être dans le présent, le pas à pas. Parfois, on se retourne vers le passé pour
reconnaître le chemin parcouru, prendre de la hauteur sur notre parcours mais pas trop sinon on n’avance plus. Parfois on lève le nez vers l’avenir mais il peut décourager, oui cet inconnu
peut nous faire peur, nous démoraliser aussi quand la montée paraît trop raide ou interminable … alors on revient à cet ici et maintenant, le petit pas que l’on pose en s’assurant. Des fois,
on a juste à profiter du paysage, à contempler sans effort, parfois il faut s’aider de bâtons pour réussir à progresser, une aide extérieure précieuse à notre évolution. Parfois le chemin et
les conditions sont si rudes qu’on se sent désespéré, qu’on ne trouve plus le sens et pourtant … c’est dans l’épreuve qu’on apprend de nous et de la vie.
J’ai été portée par mon envie, je suis allée puiser dans ma détermination, au delà de la souffrance musculaire et des intempéries. Mes ressources personnelles ont été amplifiées par la terre,
la forêt, les fleurs, les odeurs.... LE VIVANT !
Je me suis laissée guider par le balisage discret mais toujours présent à qui veut le voir.
J’ai médité sur cette phrase : « je suis le chemin » m’amenant à penser le « suivre » et l’ « être ». Car c’est exactement cela, profondément : être soi même le chemin ! J’ai chanté des
mantras, écouté mes pensées silencieuses, les ai partagées plus tard autour d’une table. J’ai goûté l’hospitalité, la bienveillance d’un regard, d’un encouragement lancé d’une voiture « bravo
! Bon chemin », apprécié les cadeaux : une boisson offerte ou un salon de jardin proposé aux marcheurs fatigués. Oui, tout cela est sur la route, et nous ramène à notre nature première,
essentielle, celle du partage, de l’entraide, de la fraternité. C’est cela qui à renforcé ma FOI en l’homme, en l’humanité.
J’ai cheminé aussi avec ce texte écrit au Puy en velay, extrait de l’évangile de Jean : « Marcheur, voyageurs, pèlerin, quoi que tu sois, qui que tu sois. Ce chemin sera pour toi une aventure
et un cheminement intérieurs. Que ces quelques mots te servent de viatique et t’encouragent lorsque tu seras fatigué. Ce n’est pas le chemin qui est difficile, c’est le difficile qui est le
chemin. » et dans les moments plus pénibles, m’y accrocher.
Je sais déjà que je ressors transformée… le samedi matin, sous la pluie battante, je pouvais attendre mon amoureux au chaud avec un livre et j’ai choisi de marcher encore, 10 kilomètres car
le chemin m’appelait. Je l’ai retrouvé, transie, percluse mais heureuse et fière de moi. De cette fierté teintée d’humilité que j’aime tant.
Alors à vous qui y pensez, vous sentez appelé(es), je vous dis que c’est possible, que c’est beau, bon, merveilleux même. Et que si tu vous des doutes ou des questions, je serai à votre
écoute, petite balise pour vous éclairer.
Avec la joie du partage et tellement de gratitude Stéphanie